Lettre adressée par la Chambre Syndicale de l'Amiante et le Syndicat de l'Amiante-Ciment, le 20 Décembre 1976,
à M. Raymond BARRE, Premier Ministre.
Monsieur le Premier Ministre,
Nos organisations professionnelles viennent d'apprendre par la Radio, la Télévision et la Presse, qu'au cours d'une conférence de presse tenue Vendredi soir à Lyon, certaines personnalités scientifiques auraient délivré un certain nombre d'informations relatives à l'amiante.
Au terme de ces informations, 40% des travailleurs de l'amiante seraient menacés de mourir d'un cancer.
Vous comprendrez aisément l'émotion qu'une telle information peut provoquer chez les travailleurs de l'amiante comme dans l'ensemble de la population.
Or, la communication faite à la presse reposant sur un rapport devant être soumis au Centre International de Recherche contre le Cancer à Lyon, les éléments nouveaux ayant permis de proposer des conclusions ne sont connus que des auteurs du rapport.
Devant les perspectives aussi dramatiques que celles promises par Messieurs Bignon et Selikoff, il ne resterait aux industries concernées (amiante, bâtiment, mécanique, automobile, construction navale) qu'à fermer leurs portes.
Avant d'en arriver à des termes aussi extrêmes, il nous paraît indispensable de confronter les connaissances déjà acquises dans ce domaine avec les informations nouvelles sur lesquelles les personnalités sus-nommées s'appuient dans leurs affirmations.
Devant la gravité de la situation ainsi créée, nous n'hésitons pas, Monsieur le Premier Ministre, à vous demander de bien vouloir nous accorder une audience dans les délais les plus rapides.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'assurance de nos sentiments respectueux.
Le Président
Cyril X. LATTY