Le débat sur l'efficacité des masques

 

Il y a deux modes de confinement :

rester chez soi (confinement interne)

 sortir et travailler avec une protection (confinement externe)

Propos de 2009 (Libération 1er juillet 2009)

Roselyne Bachelot a indiqué mercredi que dans le cadre du plan national contre la grippe A/H1N1 la France avait acquis un milliard de masques anti-projections, 723 millions de masques de protection et 33 millions de traitements antiviraux.

«Nous nous sommes donné au maximum les moyens» d'être prêts, a dit la ministre, en ouverture d'un colloque sur l'état de préparation de la France devant l'émergence de ce nouveau virus.

Les masques anti-projections sont des masques simples, en papier ou non tissés (masques dits «chirurgicaux»), à destination des malades. Les masques de protection, dits FFP2, aux normes européennes et à pouvoir filtrant important, de forme coque ou pliable, sont pour les personnes «particulièrement exposées», notamment les soignants.

Un programme de «renouvellement important» des stocks de masques FFP2 a été lancé, a dit encore la ministre.

En ce qui concerne les vaccins, elle a rappelé que des négociations étaient en cours avec quatre groupes industriels (GSK, Sanofi-Pasteur, Novartis, Baxter) «afin que toute personne résidant en France et que tout Français vivant à l'étranger puisse bénéficier d'une vaccination dans les meilleurs délais». Des contrats «devraient être notifiés dans les prochaines semaines», a-t-elle dit.

Propos répétés au cours du mois de mars 2020

A un moment très important pour réduire l'importance de l'épidémie, les pouvoirs publics ont dévalorisé l'usage de masques à l'extérieur. Il était évident au début du mois de mars que développement de l’épidémie en Francei est passée de quelques cas bien localisés, que l’on pouvait isoler, à une diffusion qui a pris rapidement la forme d’une fonction exponentielle. Les 4 morts du 4 mars passaient à 9 le 6 et à 25 le 9 mars. Le confinement a été décidé le 17 mars et nous savions à ce moment-là qu’il y aurait plus de 1 000 morts le 24 et 3 000 avant la fin du mois. Nous avions alors une bonne connaissance de l’évolution de l’épidémie en Chine puis en Italie. L’erreur a été de vouloir escamoter l’insuffisance des stocks de masques, en limitant leur intérêt pour prévenir la respiration des virus. La phrase Le masque n’est pas la bonne réponse pour le grand public car il ne peut être porté en permanence et surtout n’a pas d’indication sans contact rapproché et prolongé avec un malade » a été produite et répétée par des responsables de la santé publique. Le 1er avril cette phrase était encore reproduite intégralement par Google sur 203 sites internet. C’est un exemple caricatural de dévalorisation de la mesure efficace qui devait être obligatoire pour toutes les personnes sortant de leur habitation jusqu’à la fin de l’épidémie, notamment après la fin du confinement. Les écrans de télévision nous ont montré pendant trois mois des Chinois ne sortant que rarement de chez eux et toujours avec un masque, nous n’avons pas voulu les voir. Il fallait avoir le même comportement.

Conclusion

Les décideurs affirment leur sincérité et leur volonté de transparence dans de trop longs discours, ils félicitent le dévouement et le courage des personnels médicaux et de toutes les personnes poursuivant des actions indispensables (livraisons d'aliments, éboueurs, pompiers, ambulanciers). Dans le même temps ils sabotent le développement rapide d'une production de masques artisanaux (masques barrière, masques alternatifs) fabriqués et utilisables par l'ensemble des Français, en dévalorisant leur efficacité. Le 4 avril les masques artisanaux sont devenus utiles, mais ils ne sont pas encore indispensables ! De tels propos à géométrie variables ne sont pas à l'honneur des décideurs.

Chacune de leurs défaillances doit être analysée avec des argumentaires précis. J'ai toujours considéré l'analyse des erreurs comme un devoir.